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Lymphopénies sous pembrolizumab : un effet indésirable à connaître - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.578 
A. Guyot , E. Poirier, G. Bohelay, F. Caux, L. Laroche, E. Maubec
 Dermatologie, hôpital Avicenne université Paris XIII, AP–HP, Bobigny, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La toxicité hématologique des anti-PD1 dans le mélanome métastatique est assez rare. Nous décrivons l’évolution du taux de lymphocytes dans une série de 15 patients traités par pembrolizumab (PBZ) (2mg/kg/3 semaines) dans cette indication.

Matériel et méthodes

Une NFS était prélevée toutes les 3 semaines ; la toxicité était analysée selon les critères CTCAE. Les patients recevant une corticothérapie prolongée ou un autre traitement lymphopéniant concomitant étaient exclus ainsi que ceux ayant reçu moins de 2 injections de PBZ.

Résultats

Douze patients étaient analysables. Le PBZ était administré en 1e (n=6), 2e (n=2), 3e (n=4) ligne. Une lymphopénie (<1000/mm3) préexistait chez 3 patients (2 postchimiothérapies, 1 de cause indéterminée) et persistait sous PBZ. Une lymphopénie apparaissait chez deux patientes : (i) cas 1 : au décours de la 8e cure, nadir à 400/mm3 à la 9e cure (grade 3) ; (ii) cas 2 : au décours de la 1re cure, nadir à 760/mm3 à la 13e cure (grade 2). L’immunophénotypage de la patiente no 1 montrait une baisse équilibrée des sous-populations lymphocytaires T et B, et chez les 2 patientes, le rapport T4/T8 était normal. Le PBZ était poursuivi à l’identique et la lymphopénie persistait respectivement à la 15e et 20e cures. Sur l’ensemble de la série, une réduction du taux de lymphocytes était observée, la médiane du taux de lymphocytes passant de 1390 (C1, n=12), à 1082 (C6, n=10) puis 940 (C12, n=7) (Fig. 1), sans anomalie des autres lignées sanguines. Quatre lymphopénies (3 pré-PBZ et 1 apparue sous PBZ) étaient associées à des complications infectieuses : pneumopathie, prostatite aiguë, grippe A et abcès dentaire. Parmi les malades non lymphopéniques, un seul avait une infection (cholécystite). Aucune autre complication significative du PBZ n’était notée. Un traitement préventif par Bactrim© et Zelitrex© était initié sous PBZ chez 2 patients ayant une lymphopénie préalable (respectivement 450 et 240/mm3).

Discussion

Des leucopénies sont rapportées chez moins de 5 % des malades traités par PBZ pour un mélanome. Nous avons observé une réduction du taux de lymphocytes dans une série de 15 patients traités par PBZ pour un mélanome. On observait l’apparition d’une lymphopénie (de grade 2 et 3) chez deux d’entre eux, ainsi que plusieurs épisodes infectieux possiblement en lien avec le PBZ. Les mécanismes possibles de cette lymphopénie pourraient être une toxicité directe du PBZ sur les lymphocytes ou bien un afflux des lymphocytes vers les sites tumoraux, créant une déplétion lymphocytaire dans le compartiment sanguin. Un envahissement médullaire est exclu par l’absence d’anomalie des autres lignées. Ces lymphopénies pourraient favoriser la survenue d’épisodes infectieux.

Conclusion

Ces cas de lymphopénie et d’infections sous PBZ doivent être rapportés à la pharmacovigilance car leur fréquence pourrait être sous-évaluée. La surveillance régulière de la NFS sous PBZ est importante pour mettre en place des mesures de prévention d’éventuelles complications infectieuses.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lymphopénie, Mélanome, Pembrolizumab


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

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